Le 11 Octobre 2009 httpv://www.youtube.com/watch?v=B-RFrG7rnLE
Chanteur de charme
Le 11 Octobre 2009 Richard Hawley vient de commettre une perle digne des meilleurs crooners, l'album "Truelove's Gutter".
Ca n'intéressera personne : il est né 5 jours après moi.
httpv://www.youtube.com/watch?v=lx4xrYx_KHY
Epinal
Irving Penn is dead
Le 8 Octobre 2009 En ce moment, la ville du cinéma redécouvre les vertus de l'image arrêtée. Ouverture récente de la Fondation Annenberg pour la photographie, Robert Franck au Musée d'Art Contemporain (MOCA) et enfin rétrospective d'Irving Penn au Getty Center commencée en Septembre et ayant maintenant d'autant plus d'envergure qu'il a cassé sa pipe hier.
J'ai découvert récemment dans une galerie de Santa Monica, un photographe américain dont le travail m'a percuté. Mark Cohen, né en 1943, photographie depuis 50 ans, Wilkes-Barre, sa ville natale de Pennsylvanie.
Pourquoi reste-t-il dans l'ombre alors qu'il fait partie de la première division? Je n'en sais rien. C'est le mystère de la reconnaissance. En musique, le même phénomène existe. Le plus bel exemple : Piers Faccini, l'un des meilleurs songwritters vivants qui vend 500 disques en Belgique. C'est dommage mais gardons espoir; Irving Penn est mort à 92 ans et Piers Faccini doit avoir 30 ans tout mouillé.
httpv://www.youtube.com/watch?v=6rp4U8cC1CQ
I Love You Jim
Le 7 Octobre 2009 Avant 1981, Mitterand avait perdu quelques fois. Voilà ce que j'ai expliqué à Sasha qui n'a pas été élue déléguée de sa classe. Pour utiliser une expression utilisée à tout bout de champ et que je hais; en même temps, ça n'a pas l'air de l'affecter du tout.
Il y a des endroits desquels émanent des ondes particulières. Comme si le fantôme de ceux qui les ont habités planait encore. C'est mon côté midinette. Dès que je peux, je m'arrête quelques minutes devant le 5 bis de la Rue de Verneuil à Paris et je touche la grille en regardant vers le haut.. J'imagine la grosse voiture débarquant du ciel dans le petit matin de Saint Germain et sur ce trottoir, ivre et embrumé, Gainsbourg descend de la Rolls sans chaussette.
Un des endroits mythiques de LA est Laurel Canyon. Hier soir, après le restaurant, Anne et moi avons été invités dans la maison de Jim Morrison. Malgré le fait que je n'ai jamais été fan des Doors, on ne peut s'empêcher de laisser flâner son imagination. Le nouveau propriétaire a complètement remodelé la maison ... ou presque. Dans la salle de bain, derrière un morceau de plafonnage, subsiste encore un morceau de l'ancienne douche. Sur le carrelage banal, un mot laissé sans doute un matin d'ivresse par la petite amie du vieux Morrison. "I Love You Jim".
Bashung refroidi, je doutais vraiment que la chanson française puisse encore avoir un intérêt quelconque. Doute évaporé. Certaines des dernières chansons de M sont magnifiques.
Agnan pas cool
Le 5 Octobre 2009 Ici, on entend souvent : "Yeah man, that's cool. So cool".
L'expression n'est pas d'aujourd'hui.
En jazz, deux des inventeurs du "cool" sont les californiens binocleux Dave Brubeck et Paul Desmond (Agnan, il est binocleux aussi mais tout comme son prénom, il est même pas cool. A propos, j'ai vu sur un site que le prénom Agnan n'a été donné, en France, que 74 fois depuis 1946. Nicolas par contre est beaucoup plus commun, 393.581 fois).
Bon pour revenir aux copains Dave (956 fois) et Paul (377.563 fois), ils jouent "Koto Song" enregistrée en 1966 ... à Flagey.
Et pour être cool, ça l'est.
httpv://www.youtube.com/watch?v=LbdD9gPnhhM&feature=PlayList&p=35C622400E8CF57D&playnext=1&playnext_from=PL&index=2
Full Moon On Sunset
Le 4 Octobre 2009 Bertrand est arrivé vendredi soir pour quelques jours.
Hier, en lui montrant la ville, la pleine lune planait au dessus des billboards de Sunset Blvd.
Depuis hier, lalibre.be n'est plus ma page d'accueil Internet. Par contre, je garde un lien bien plus amusant avec la Belgique en écoutant chaque semaine le podcast de Rudy Léonet et Hughes Dayez. Ecouter "5 heures" tout en conduisant dans les rues de la capitale du cinéma est un exercice instructif et rafraichissant. Ce matin, le pertinent Dayez ne faisait que confirmer mon pressentiment; à savoir qu'en France, des producteurs vénaux n'ayant rien à envier à ceux d'Hollywood ont insulté la mémoire du Petit Nicolas. Après Amélie Poulain (nominé 5 fois aux Oscars), les Ch'tis (Dany Boon est à L.A pour l'adaptation hollywoodienne), les Choristes, voici une nouvelle ode à une France camembert tendance réactionnaire. Bientôt, un "Petit Nicolas Land"?
Hier avec Bertrand, on a essayé des masques d'Halloween. Je sais pas si c'est la pleine lune ou la poésie fracassée de Sempé et Goscinny, mais parfois, j'ai des envies de meurtre.
La morgue de Robert, j'ai 12 ans
Le 2 octobre 2009. Il y a 30 ans. A Forest avec les paroles de At Night.
A part le pantalon rose de Robert (dans lequel il ne rentrerait plus aujourd'hui), la came est encore très bonne. On peut même dire que c'est de la pure.
httpv://www.youtube.com/watch?v=-DE1ndftmPE
Yes, we can (Le retour)
Le 1er Octobre 2009 Oserais-je dire le train-train? Non, bien sûr puisque c'est bien de cela dont nous avons voulu nous éloigner en venant ici. Par contre, ces derniers jours, peut être moins d'anecdotes croustillantes ou d'expériences nouvelles dignes d'être racontées.
Bernadette et Jean-Pierre participent à l'installation dans la maison.
Notre ami new-yorkais Thierry est venu passer quelques jours à L.A. Diego est scotché à ses basques et veut vraiment savoir s'il est le super héros qu'il prétend être.
Sasha veut s'intégrer dans son école et se présente aux élections comme déléguée de classe. Bien entendu, c'est à la sauce américaine : présentation du programme sur panneaux électoraux, défense et argumentation des propositions devant la classe,... Bref, elle ne pense qu'à çà.
Dimanche soir, elle a répété son speach. Dans l'auditoire, elle avait du "beau linge" pour la gestion de sa campagne, Thierry et son ami Eduardo, top manager east and west coast de l'agence de pub Imagation (excusez du peu). Ce slogan, quelle trouvaille! Avec çà, si elle ne gagne pas...Résultat mercredi prochain.
Il n'y a rien de plus triste qu'une décoration de Noël en Octobre. Ici le gros truc, c'est Halloween et on est déjà en plein dedans. On va pouvoir se déguiser en à peu près n'importe quoi (moi le gorille, toi la banane). Il y a des squelettes partout et à y réfléchir, c'est une bonne idée, cette démystification de la mort représentée dans des emballages plastiques sur des rayons de supermarché. Cà calmerait presque mes angoisses. J'ai dit "presque"...
Cet après-midi, j'ai reçu une démonstration de passion, d'imagination, de fraîcheur et de simplicité. On m'a présenté aux Olson Brothers, deux frères de 22 et 27 ans en basket et T-Shirt qui ont juste l'ambition de révolutionner le cinéma hollywoodien. Depuis 10 ans, ils ont ingurgité toutes les technologies les plus complexes et avant-gardistes en programmation digitale, motion capture, effets spéciaux et image de synthèse. Les mains dans les poches, ils vous expliquent comment fonctionnent Matrix ou Toy Story et pourquoi le prochain James Cameron est un ratage total. Ils viennent de réaliser le premier trailer d'un film qui n'existe pas encore : le leur.
Les brothers ont écrit le scénario et tourné avec des bouts de ficelles (les cascades réalisées dans leur chambre avec des caméras attachées à des hélicoptères télécommandés et des petites voitures). Ensuite, ils ont passé des milliers d'heures sur leur mac à enlever du réel et rajouter du virtuel. Aujourd'hui, ils cherchent des producteurs pour un film d'action qui, grâce à leur maestria technologique, coûtera 60 fois moins cher qu'une super production hollywoodienne (ils ont sorti 1500$ de leur poche pour financer le trailer). En expliquant leur projet, ils étaient en transe et hilares. En les voyant, pendant quinze minutes, je me suis dit que çà devrait être pas mal aussi d'avoir un frère!
httpv://www.youtube.com/watch?v=BPJKhWQXPCE
Elliott
Le 28 Septembre 2009 Sophie et Gus sont repartis ce soir. Tout le monde ici espère qu'ils reviendront vite.
Je ne suis pas en verve ce soir. Je vous laisse une chanson d'Elliott Smith sur L.A que j'écoute beaucoup en ce moment. Plus de détail très vite.
httpv://www.youtube.com/watch?v=H-QdY2BJ0Xohttp://www.youtube.com/watch?v=H-QdY2BJ0Xo
Brand New Sun
Le 25 Septembre 2009 On a bien choisi notre moment pour déménager : les 2 ou 3 jours les plus chauds de l'année. C'est bizarre de déballer nos affaires sous des tropiques si différents. Anne et moi on s'est fait la même réflexion quand on a vu les déménageurs amener le petit vélo bleu de Didi que Stéphanie lui avait offert pour ses 3 ans. Bon cette fois, çà y est. C'est toujours un moment à la fois magique et bizarre de s'approprier une maison. Au départ, on a l'impression d'être un usurpateur mais petit à petit les ondes des anciens occupants sont remplacées par les nôtres; par un bout de notre histoire.
Pendant quelques jours, nous allons camper, les affaires dans les caisses. Notre chambre n'étant pas terminée, nous avons squatté celle de Léa pendant quelques jours. Il faisait bouillant. Nous nous sommes endormis difficilement, bercés par le boucan nocturne de Sunset en bas de notre nouveau chez nous.
Des rideaux. Il faut absolument acheter des rideaux. Dès 6h, la clarté envahit la pièce. Mais le spectacle de L.A qui se réveille déjà (ou s'endort enfin) vaut le détour. Un tout nouveau soleil.
Comme tout est toujours mieux en musique :
httpv://www.youtube.com/watch?v=78pXxZdFxDc
Il est 19h37, Anne et Léa sont allées chercher Bernadette et Jean-Pierre à l'aéroport. Sasha range sa chambre, Didi a retrouvé ses DVD et regarde "Cendrillon et le Prince Charmant" en face de votre serviteur qui vous embrasse tous autant que vous êtes (un peu plus ma maman que les autres).
Mexico
Le 23 Septembre 2009 Aujourd'hui, on a déménagé. Il y avait des gens partout dans la maison : des carreleurs, des peintres, des déménageurs, des femmes de ménage, des livreurs de meubles et nous deux. Personne ne parlait anglais. On avait l'impression d'emménager à Mexico.
On passe la dernière nuit dans la petite maison qu'on loue depuis un mois et ce soir, sous une chaleur de plomb, j'ai eu soudainement et inconsciemment l'envie d'entendre à nouveau Maria Dolores Pradera, une chanteuse qu'on écoutait en boucle quand nous habitions Barcelone.
12 ans plus tard, nous emménageons dans la ville des anges peuplée de 55% d'hispaniques.
La roue tourne. Une putain de roue qui tourne.
Vas y Dolores, fais nous pleurer.
httpv://www.youtube.com/watch?v=rCzVSpoX64Y
Bon on est une heure plus tard que tout à l'heure et je reviens vers ce blog. Tant que nous sommes dans la nostalgie latine, je vous fais la totale. Je viens de réécouter notre bolero préféré du temps lointain où nous habitions Buenos Aires. C'est un gros bellâtre mexicain du nom de Luis Miguel qui le chante. Malgré des paroles aussi renversantes qu'une liste des courses au Delhaize et du violoneux bien lourdingue qui déborde de la marmite, moi, çà me retourne à chaque fois. Ce soir, n'en déplaise à mes amis de Bang, je fais mon coming-out, "Te extraño" de Luis Miguel est dans le top 25 des chansons de ma vie. Si un jour je meurs, je veux çà à l'after de mon enterrement. Car que ce soit d'émotion ou de rire, les pleurs sont garanties.
Donc, vas y, Gros Luis, fais nous pleurer.
httpv://www.youtube.com/watch?v=QCA9kK7m0UM
I am a wonderful customer
Le 22 Septembre 2009 Ce matin, Diego s'est levé du pied gauche. Aucune envie d'aller à l'école.
Sa maman lui a dit "Tu sais Didi, c'est une chance de pouvoir apprendre toutes ces choses. Et comme çà, plus tard, tu seras libre de choisir le métier que tu veux faire".
Je lui demande alors : "Didi, qu'est ce que tu voudrais faire comme métier plus tard?"
- Lui : "Devine"
- Moi : "Pompier"
- Lui : "Non"
- Moi : "Super Héros"
- Lui : "Non, çà n'existe même pas"
- Moi : "Coiffeur"
- Lui : "Non"
- Moi : "Gendarme"
- Lui : "Non"
- Moi : "Voleur"
- Lui : "... Non"
- Moi : "... Bon, Didi, je trouve pas, donne moi un indice"
- Lui "Cà a à voir avec les animaux"
- Moi : "Vétérinaire"
- Lui : "Oui"
- Moi, content du cqfd : "Bah, tu sais Didi pour être vétérinaire, il faut aller à l'école".
- Lui : "Ha bon ..... et pour voleur?"
Hier matin, on a coupé la ligne de mon gsm. Tu as deux jours pour payer ta facture sinon on te met sur la blacklist. J'ai donc téléphoné au customer service d'ATT. Après 15 minutes de robot vocal, je parle enfin à une fille qui a l'air charmant : "My name is Lisa, I am your ATT service customer contact. How can I help you today?".
Je lui explique mon cas et après 30 minutes supplémentaires de vérification, Lisa me dit qu'elle est "very happy" de m'apprendre qu'exceptionnellement elle va me reconnecter la ligne mais que malheureusement, çà va me coûter une amende administrative de 75$. Une amende?
Je lui demande si elle peut faire un geste commercial comme cadeau de bienvenue vu que je suis nouveau dans le pays, je ne pouvais pas savoir, je suis un nouveau client, j'ai pas reçu la facture, j'ai pas mon maillot... Avec une voix mielleuse mais ferme Lisa a presque l'air désolé "Frankoize, je ne peux rien faire, c'est le système qui genère automatiquement l'amende". Genéralement, quand on me dit que c'est à cause du système où que çà rentre pas dans les cases, le verbe pronominal intransitif "s'énerver" n'est pas assez fort pour exprimer l'émotion ressentie.
Je m'énerve encore plus en me rappelant qu'ici, il ne faut jamais perdre son calme. Bref, je ne trouve pas mes marques, j'hésite, balbutie et me piège moi-même en lui adressant une question "fermée" (une question fermée permet d’obtenir une information exacte sur un sujet et d’éviter un malentendu. Exemples : "Mon Dieu, est-ce que c'est vraiment absolument et réellement sûr et certain que nous allons tous mourir un jour?" ou alors "Jacqueline, y reste vraiment plus un peu de purée?").
- "Bon bah, si je comprends bien, je n'ai pas le choix?".
- "Absolutely no choice".
Tel un taureau dans l'arène, le dos vrillé par les banderilles, je titube, puis capitule et accepte l'amende. Non content de m'avoir humilié, Lisa porte le coup de grâce (ma parole, elle veut les oreilles et la queue) : "Frankoize, Thank you for being such a wonderful customer and welcome into the ATT family" et elle raccroche.
Après réflexion, j"hésite à rappeler Lisa pour lui dire que non, je ne veux pas faire partie de la famille d'ATT, que je ne suis pas un "wonderful customer" mais un homme blessé dans son orgueil. Anne me regarde d'un air doux et compréhensif. La plaie cicatrisera et voguera le navire. Il n'empêche, sans tomber dans la parano, je ne puis m'empêcher de penser que même cette inoffensive famille japonaise, à la solde d'ATT, se moque de moi. Le petit garçon semble dire "Ha ha ha, le blaireau est tombé dans le piège d'ATT et maintenant il fait partie de la famille des pigeons"...
Cela dit, je peux répondre à la question de Diego :
- Pour être voleur, je ne sais pas si il faut faire des études mais pour être faux-cul comme ATT, il y a sûrement des écoles.
Sinon, ce soir Anne a fait un geste héroïque, elle a emmené les filles voir Miley Cirus. C'est une daube formatée par Disney (encore lui...) pour les fifillles de 9 à 13 ans. Personne n'est à l'abri puisque la morue cartonne planétairement. Heureusement, Léa n'est plus trop dans le truc. Sans passer par la case "prison", elle abandonne Miley Cirus pour les Kooks. Plus qu'une à ramener sur la berge.
Encore sinon, demain et jeudi, on déménage dans notre nouvelle maison. Welcome home.
I was only going out
Le 20 Septembre 2009 Chanson parfaite pour un dimanche soir.
Les enfants, si vous avez quelques euros d'économie, claquez les en achetant tous les disques de Loney Dear.
httpv://www.youtube.com/watch?v=PlxLuQL8v1Q
I was only going out to get some air. I was only going out to get back in. By the time I saw the city lights fade out, in the backseat of your car that's when I found
and I wish it didn't bother me no more All the things that made me dark for such a time And I'd sell my heart to make it right I could run from it, but it always catches up.
And I'm always sad, always something in the way And I most don't like myself or what I do Would you listen if I told you I was wrong Would you take it back? Will you take it back?
Yeah I used to make you songs so easily Things have turned so different from now Cause I'm always sad and I always turn you down Don't it back, don't take me down.
How I told you about the titans in my dreams How the large ships that are floating next to me And I dreamt my bed was lying in the part And the white heart of propulsion next to me
And I used to make you songs so easily But things have turned so different from now Cause I'm always sad and I always turn you down Don't it back, don't take me down
I get a fever when I try to get along And I really don't think I'm okay Cause I"m always sad and I always miss the boat Don't take it back, don't take me down
Les oreilles de Mickey
Le 19 Septembre 2009
"Quand le rêve devient une réalité", c'est le maître mot de Disneyland. A 72$ le ticket, comme disait Bernard Blier dans je ne sais plus quel film d'Audiard : "j'ai déjà vu des faux-culs, mais vous êtes une synthèse".
Dans le passé, j'ai perdu une énergie incroyable à essayer de convaincre mes enfants que les parcs Disney, c'était l'apologie du rien. Après ma visite d'aujourd'hui, finalement ce truc, c'est une grande kermesse avec des barrières autour. Un Club Med sans piscine. Si je n'ai plus peur des effets néfastes sur le psychisme des mes enfants, par contre, je m'inquiète quand je vois certains de mes contemporains adultes faire des câlins à des écureuils géants ou arborer toute la journée des oreilles de Mickey.
Le matin, c'est drôle car on découvre le concept (bien rôdé puisque ça tourne depuis 1955). Il fait beau et on a l'impression que les gens ont pris de la drogue tellement ils ont un air ravi. Par contre, au fur et à mesure que le journée passe, la musique de cartoons en fond musical constant, les tûûûût tûûûût des petits trains du Moutain Splash (sic), les hot dogs pourris (notez qu'ils osent encore le "when dreams come true"...) et les grosses déguisées en Minnie, ça commence à peser sur les nerfs.
Quand la parade clôturant la journée se pointe avec son carnaval de personnages et d'empaffés qui vous disent bonjour avec la main et vous invitent à danser dans la ronde, on sent bien qu'il temps de partir avant le carnage.
Disneyland, à petite dose, c'est sans doute innofensif. A la longue, c'est certain, ça donne l'air con. Avec ou sans les oreilles.
Mais Disney ne se contente pas des oreilles. On dirait que son but ultime, est de vous arracher vos derniers neurones, voir votre âme toute entière. Notre ami Marc, américain ayant quitté la Floride pour la Californie, nous a expliqué vendredi soir ce qu'est Celebration. Une ville en Floride, imaginée par Disney. On ne parle plus d'un parc d'attraction mais d'une ville. Avec des vrais gens, des maisons, des voitures, des magasins, des enfants qui jouent, des restaurants, des écoles, un cinéma. Celebration a un peu plus de 10 ans et les futurs habitants potentiels se battent sur liste d'attente...
httpv://www.youtube.com/watch?v=AwOB1k7PJvw
Certes, on touche le fond mais en observant Marc pleurer de rire en nous racontant cette histoire, çà nous a rassuré. Non Disney n'a pas encore contaminé tous les américains. Plus tard et plus sérieusement, nous avons discuté de la vision que nous, européens, avions des USA. En le voyant courageusement souligner les aspérités malsaines de ce pays qui est le sien et qu'il aime, on se dit que si à notre tour, nous devions lui exposer certains détails de la Belgique, les sept nains et Disney ne seraient pas loin (bien qu'apparemment ces derniers jours, Molenbeek soit loin de ressembler à Celebration).
Vote for Demolition / Celebrate You
Le 18 Septembre 2009 Si une grande ville doit avoir son monument symbolique, celui de L.A est le Walt Disney Concert Hall.
Sans doute, par manque d'initiation, l'architecture n'a jamais été mon langage artistique de prédilection. Au contraire de mon ami Jean-Paul (perdu dans le paysage et dans ses pensées à droite sur la photo ci-dessus). En juin dernier, alors qu'il m'accompagnait à L.A., la vue du chef d'oeuvre de Frank Gehry l'a mis dans un tel état de transe que je me suis dit que j'aurais du amener mon défibrilateur.
A vrai dire, la réalisation est impressionnante. Ca ressemble à une grosse fleur métallique plantée au bon milieu de la ville. Pour la petite histoire, quelques mois après son inauguration, le voisinage devenait fou car avec la réverberation de la lumière et de la chaleur, la température atteignait 60 degrés dans les appartements et les gens étaient contraints de porter constamment des lunettes de soleil. Moralité, il fut décidé de dépolir, plaque par plaque, l'ensemble du bâtiment. Ce qui fut fait en quelques semaines.
En racontant cette histoire, je me souviens d'un article d'avant l'été dans la presse belge : "Non, ce n'est pas une mauvaise blague. Le Palais de Justice de Bruxelles, en rénovation depuis la fin des années 80, n'est pas prêt de voir partir sa façade d'acier. La Régie des Bâtiments, qui gère le chantier de rénovation du Palais de Justice entamée en 1989, n'en revient pas. Pour poursuivre les travaux de mise à neuf du mastodonte (la coupole a déjà été refaite), il faudra d'abord rénover… ses échafaudages !". Digne des dingodossiers de Gotlib. A la question "Avec quoi monte-t-on une grue de chantier". La réponse est simple "Avec une autre grue".
Au même moment, dans une galerie de Los Angeles, l'oeuvre VOTE FOR DEMOLITION de l'artiste Gustavo Artiga demande aux gens d'élire l'immeuble le moins esthétique de la ville qu'il faudrait démolir. Les six réalisations proposées sont le Pacific Design Center, le Broad Contemporary Art Museum at LACMA, le Kodak Theater, le Staples Center, les boutiques de Rodeo Drive et ... le Walt Dinsey Concert Hall.
Pour moi, l'intérêt de l'urbanisme d'une ville est à découvrir au delà de ses symboles à carte postale. Je me demande donc si au Concert Hall, je ne préfère pas la simplicité du petit bâtiment qui abrite l'espace pour la photo de la Fondation Annenberg. En plus, dans le nom du bâtiment, il n'y a pas Walt Disney et ça aussi, je préfère.
Diego, l'urbanisme, pour l'instant, ça le laisse froid. Par contre, du Disney, il va s'en mettre plein la lampe puisque demain on se cogne Disneyland. Moi aussi, je suis content, il y a plein de chouettes gens (des noirs, des blancs, des vieux, des jeunes, ...) qui ont l'air de bien s'être amusés... J'espère qu'il y aura un stand "coups de boule".
httpv://www.youtube.com/watch?v=OHFySZyvo7s&feature=channel_page
Alpine Touch
Le mardi 15 Septembre 2009 Un jour, je devais avoir 14 ans, à Tournai, un gars est passé avec une voiture tunée et mon père m'a dit sérieusement "tu vois, fils, voilà le fond du bas du comportement humain". Depuis ce jour là, bien entendu et comme vous tous, je trouve que les voitures tunées, c'est hyper ringard. Mais encore aujourd'hui, juste pour voir comment ça le fait - juste une fois- et parmi plein d'autres désirs secrets, j'aimerais passer une matinée au volant d'une Opel Kadett kittée. Tant qu'à faire dans le jamais fait, je passerais bien l'après-midi avec une fille qui gagne sa vie en posant à côté d'une Opel Kadett kittée. Puis j'irais la présenter à ma mère et qui sait, elles sympathiseraient toutes les deux.
Ce matin, avec So et Gus, on s'est fait un plan Alpine Touch. En leur montrant les différents quartiers de Los Angeles, on est passé par Bel Air et on a atteri (presque par hasard) en face de la maison à vendre de Nicolas Cage. La maison n'est pas un sommet de minimalisme et de subtilité (c'est un euphémisme et un gros...) mais en revanche, elle a appartenu en d'autres temps à Tom Jones et Dean Martin (les photos ici...). Comme c'était "Open House" pour les amateurs potentiels, on est rentrés.... Le sentiment vis à vis de l'agent immobilier était un mix de "il me prend pour un gros voyeur" (les chaussures, la moutarde, le téléphone,... waow...tout ça est à Nicolas Cage) et "il pense que je suis intéressé par cette maison". Dans tous les cas, même sans Opel Kadett kittée, je suis un gros blaireau.
Cela étant dit, quelle rigolade...
Spooky
Le 15 Septembre 2009 Hier soir, So et Gus sont arrivés. Marrant de les voir ici. Malgrè un beau jetlag, je leur ai fait un premier cruisin' sur Sunset et Melrose. Aujourd'hui, on continue.
Comme je Shazam (du verbe shazamer ) sans arrêt dans cette ville, j'ai découvert il y a deux jours ce qu'on pourrait appeler une chanson parfaite.
httpv://www.youtube.com/watch?v=Fola80rQop4
Rrrrrraggghhhhh ces rats de Warner ont viré la vidéo. Tant pis, je vous mets une cover par une jolie brunette inconnue, achetez l'original sur itunes.
httpv://www.youtube.com/watch?v=CDPZiVJRLl0
Le ying et le yang
Le 13 Septembre 2009 Hier soir, nous avons passé la soirée dans le quartier chinois de Downtown. De manière assez surprenante, une petite rue piétonière (Chung King Road) est devenue le hot spot des galeries émergentes de L.A.
C'est un endroit très romantique et improbable. Le jour des vernissages, la rue est en fête. Sous les lanternes rouge-kitsch (mettez les "s" où vous voulez, je ne suis pas Bernard Pivot) et sur fond de musique electro-glam, les galeries et magasins les plus "in" font bon ménage avec les cambuses et restos asiatiques traditionnels. Les enfants de Daniel Johnston au pays de Bruce Lee.
Pour le diaporama cliquez sur "plein écran"
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Downtown L.A, c'est l'un des anciens pires quartiers de la ville. La journée, on se croirait à New York mais à la nuit tombée, les rues à buildings sont désertées ou plutôt habitées par les homeless. Depuis quelques années, le tendance s'inverse et la place se gentrifie. Esc-ce meilleur? Est-ce pour de bon? En tout cas, à en croire JJ Cale, on revient de loin.
httpv://www.youtube.com/watch?v=27ieRStrwEI
Downtown L.A. is a depressing place You can see young men with deep lines in their face They could all be something if somebody cared But nobody knows they're even down there Old woman walking with a sack on her back Picking up the garbage people put out back Men down there trying to walk the line Trading their soul for a bottle of wine In the inner city it ain't no good It's a long, long way from Hollywood Bad kind of people got a hold of the street They got something that the poor people need At two in the morning they bust your head Fat chance walking you'll end up dead It' the law of the jungle with a gun and a knife If you stay long enough you lose your life Man down there he couldn't be lying He was sleeping in the street and he couldn't keep from crying Said he'd been there for twenty one years Through the bars and the brawls and the blues and the tears Prop up the front the back falls down All around the canyons of L.A. town When he asked me for a dollar I looked him in his face Downtown L.A. is a depressing place
Aujourd'hui, changement de décor. Nous nous sommes fait un trip "humanum americanum" une semaine avant Disney. Il s'agit du LA County Fair. C'est aussi moche que n'importe quelle foire du monde sauf que le ciel est plus bleu et les attractions plus grandes et plus rapides. Ce qui suffit à faire passer une journée de tonerre aux mômes.
Moi, en temps normal, "Madou - Louise" en métro, c'est le maximum que je puisse donner comme moment de vie commune avec des frères humains inconnus. Aujourd'hui, malgrè tout le toutim, j'ai senti étonnamment le vent de la liberté et de l'aventure me souffler dans le dos. Je n'ai eu de cesse de penser à Martin Parr. Une journée à la LA County Fair, c'est 20 expos assurées pour lui.
Comme tout le monde, j'ai lu et vu des dizaines de reportages sur l'obésité aux USA. Par contre, je n'avais jamais vécu la malbouffe en live à ce point : omniprésente, grasse, surdimensionée. Les vrais hauts-le-coeur ne sont pas toujours la faute du Roller Coaster. Mention spéciale "dégoût" pour les Turkey Legs... "Cher amie, vous reprendrez bien une jambe de dinde?".
Pour le diaporama cliquez sur "plein écran"
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Côté légéreté et finesse, notre coup de coeur du week-end revient au travail de Nancy Baker, qu'on pourrait comparer à un Wim Delvoye américain en femme, si cela a un quelconque sens... (Bernard, si tu me lis, elle n' a pas de galerie).
Ville Pays
Le 11 Septembre 2009 Avec Anne, Léa et Sasha, ce soir, on a joué à Ville/Pays. A la lettre "n", personne n'a cité New York (Nancy, Narbonne, Namur).
Pendant qu'on jouait, Diego dessinait seul dans son coin. En le regardant, je me suis souvenu de ce que m'avait raconté Lucie, une amie qui enseignait le dessin aux enfants. Pour elle, l'apprentissage de la lecture et de l'écriture en 1ère primaire ravageait l'imagination instinctive et débridée des créations enfantines. Si c'est vrai, je déscolariserais bien mon fils...
Depuis aujourd'hui, Diego ne pleure plus le matin quand on le conduit à l'école. Par rapport à l'anniversaire de Nine Eleven, çà fait pas grand chose mais c'est la vie qui va.
Bon donc, c'est l'anniversaire.
Comme beaucoup de monde, je ne comprends toujours pas comment l'humoriste français le plus drôle depuis Desproges ait pu sombrer dans un tel gluant idéologique. Malgrè le goût amer, je me souviens aussi de l'époque où il excellait encore sur des terrains glissants.
httpv://www.youtube.com/watch?v=QucwSU_ArbA