Bridget St John

Le 26 Mai 2011

La semaine passée, je ne connaissais pas Bridget St John (merci Adam Goldberg) et aujourd'hui son premier album Ask Me No Questions (1969) fait partie de mes classiques pour une discothèque idéale. Cette anglaise signée sur le label du légendaire John Peel qui en parlait comme de sa “favourite lady singer in the whole world" n'a enregistré que trois albums avant de disparaître complètement de la circulation à partir de 1975. Ask Me Ne Questions est une suite diaphane de quatorze chansons intimistes où planent les fantômes de Nick Drake et Nico. La grâce à l'état pur.

httpv://www.youtube.com/watch?v=2aDhlvPXD_I

Allez les rats!

Le 23 Mai 2011

Le soccer n'est pas très populaire aux USA et parmi les enfants, seuls les latinos et les européens taquinent le ballon rond. Il faut dire que les chaînes de télé sont réticentes à diffuser un sport qui, contrairement au basket, ne peut pas être interrompu toutes les minutes par la pub et c'est tant mieux car du coup, le foot n'est pas infesté par le fric et ses travers débiles tels qu'on le voit trop souvent sur le vieux continent. Pour attirer les spectateurs, les clubs américains signent de vieilles gloires européennes tout comme David Beckham venu terminer tranquillement sa carrière sous les tropiques californiens.

Même avec Beckham, les Los Angeles Galaxy font penser à un club de deuxième division; une bande de baltringues loupant une passe sur trois mais qui ont l'air de s'amuser. Quand j'étais enfant, j'allais parfois dans le stade pourri de la petite ville où j'habitais. Il y avait deux clubs locaux plus nazes l'un que l'autre; le Royal Racing Club de Tournai (les riches en jaune et noir) et l'Union Sportive Tournaisienne (les pauvres en rouge et vert). Comme il fallait bien choisir son camp, j'étais pour le Racing (que nous surnommions très subtilement les Rats) mais j'aimais surtout l'ambiance de kermesse, les penaltys ratés, les rêves des petits et la mauvaise foi des vieux. A la sortie du stade, les joueurs ne repartaient pas en Ferrari mais en VW Golf customisées, ils ne signaient pas d'autographes et leurs femmes ressemblaient rarement à Adriana Karembeu.

Aujourd'hui, moi j'aime regarder le foot avec Diego ou lorsqu'il le joue avec son équipe, les Blue Eagles. Et un aigle, ça a autrement plus de classe qu'un rat.

Toute ressemblance avec des personnes ou des situations existantes...

Le 20 Mai 2011

L'homme est connu de toute la planète et certains le surnomment le vicieux. Quelques heures après le drame, il est arrêté par la NYPD et jeté dans une cellule de la sinistre prison de Rikers Island. Très vite, son entourage engage les meilleurs avocats de Manhattan et quelques jours plus tard, il est libéré sous caution. On ne saura jamais exactement ce qu'il s'est passé dans cette chambre d'hôtel de New-York. Que l'homme ait agressé ou non cette femme, la photo de son arrestation fera le tour du monde et initiera sa descente aux enfers.

La ressemblance s'arrête là. L'homme meurt d'overdose quelques semaines plus tard, le 2 février 1979. Sid Vicious avait 21 ans. Lui aussi était un sex pistol. Ca ne s'invente pas.

The body of Nancy Spungen, girlfriend of Sex Pistols bassist Sid Vicious,
is carried from the Chelsea Hotel, 1978. ~ image copyright © Allan Tannenbaum

The Room

Le 17 Mai 2011

Nouvelle vidéo des Goldberg Sisters pour The Room, l'une de mes chansons préférées de l'album, avec une figuration de l'énigmatique Mark Mahoney dont j'avais déjà parlé ici il y a quelques mois. Les observateurs y noteront aussi une apparition fugace de Léa, Diego et Matilde.

httpv://www.youtube.com/watch?v=8-RDRKdq7d4

Superstition

Le 13 Mai 2011

Aujourd'hui, c'est Vendredi 13 et il faut conjurer le sort alors je tiens à faire passer un petit message à une infâme raclure qui s'appelle mucoviscidose.

Wieviel Menschen waren glücklich, daß du gelebt?

Le 10 Mai 2011

Hildegard Knef était l'une des icônes de la scène berlinoise d'après-guerre. Son album "Knef" de 1970 est un condensé de soul psyché qu'on jurerait signé par Gainsbourg ou Pierre Henry et dans lequel figure notamment le magnifique Im 80.Stockwerk. Je ne capte pas un traître mot d'allemand et je laisse donc mon imagination deviner les paroles de cette énigmatique cougar aux yeux translucides. Nous chante-t-elle la recette de la choucroute ou les déboires de ses amours perdues? Allez savoir. Wieviel Menschen waren glücklich, daß du gelebt? Oui, mais alors juste un peu.

httpv://www.youtube.com/watch?v=pX30orkOScQ

Between The Bars

Le 9 Mai 2011

De retour d'Europe, j'ai l'impression que tout le monde n'a plus qu'un nom à la bouche; Agnes Obel. Totalement inconnue il y a un an, la blonde danoise (pléonasme?) cartonne partout sur le vieux continent à tel point qu'on en vient à se demander pourquoi le public se focalise sur tel ou tel artiste tout en délaissant des dizaines d'autres. En attendant, l'Amérique devrait être sensible à l'hommage qu'elle vient de rendre à Elliott Smith, l'un de ses plus talentueux songwriters. Agnes Obel qui reprend Between The Bars est une démonstration d'élégance et de dépouillement. "Classieux", comme dirait l'autre.

[wpaudio url="http://www.sundaymemories.com/wp-content/uploads/2011/05/Between-the-Bars-Live-in-Paris-Apr-2011.mp3" text="Agnes Obel - Between The Bars (iTunes session - Live in Paris)"]

Space Oddity 2011

Le 1er Mai 2011

Il parait que la Nouvelle Zélande est le dernier territoire découvert par l'homme. Il y a deux semaines encore, j'aurais été bien incapable de citer un musicien néo-zélandais jusqu'à ce que l'étoile Connan Mockasin apparaisse dans ma stratosphère. Cet hurluberlu est l'auteur d'un disque fulgurant de 36 minutes, Forever Dolphin Love, une merveille de liberté musicale à écouter encore, encore, encore, encore, encore...

httpv://www.youtube.com/watch?v=HkNwuY2JUHQ

Uriel et Albert II, les visionaires cosmiques

Le 27 Avril 2011

Uriel était la grande prêtresse d'Unarius (Universal Articulate Interdimensional Understanding of Science), un groupe de cinglés en contact avec les habitants de 33 autres planètes du cosmos qui étaient tous censés se retrouver sur Terre en 2001 pour initier une ère positive et progressive. Uriel avait un karma plutôt chargé puisqu'elle se prétendait être la réincarnation mélangée de Confucius, Mona Lisa, Benjamin Franklin et Socrate. La Reine mère d'Unarius a cassé sa pipe en 1993 et le rassemblement n'a jamais eu lieu mais ses héritiers ne désespèrent pas et chaque année, à San Diego, ils organisent le Conclave of Light en attendant le grand jour de la kermesse inter cosmique.

Bien sûr, Uriel et sa bande sont une cible parfaite pour la moquerie mais je ne peux m'empêcher d'éprouver un sincère sentiment de fraternité à l'égard de ces allumés aussi obstinés qu'inoffensifs.

Uriel, pendant que tu reposes en paix avec tes frères de Pluton, moi je repars une dizaine de jours en Belgique. La Belgique est un pays qui te plairait car en définitive, les belges ne sont pas très éloignés des membres d'Unarius; des doux dingues qui attendent un rassemblement de différentes tribus extra-terrestres qui n'arrive jamais. Il y a quand même une différence de taille: tu es beaucoup plus rock'n'roll que notre chef Albert II.

httpv://www.youtube.com/watch?v=WdRz4jVvRps&feature=related

Noir c'est noir...

Le 22 Avril 2011

Il y a quelques semaines, mon ami Thierry Vivier a pris au vol cette photo de Johnny dans la theater-room de sa nouvelle maison de Pacific Palisades. J'adore cette image, tellement loin des postures officielles du marketing musical. On dirait un fantôme noyé dans sa solitude.

We appreciate Your Business

Le 20 Avril 2011

We appreciate your business... Aux USA, cette phrase, on vous la ressort tout le temps; à l'épicerie du coin, chez le coiffeur et aussi, j'imagine, aux pompes funèbres. Au début, çà me dérangeait car je n'y voyais que l'hypocrisie gluante du boutiquier, mais c'était sans comprendre qu'ici, le service au client est sacro-saint. Dans les restaurants, l'attention que les serveurs vous portent est souvent irréprochable et il faut comprendre que, souvent, les travailleurs sont uniquement payés grâce aux pourboires. Quand vous faites l'entretien de votre voiture, on vous rappelle deux jours plus tard pour vérifier que tout va bien et que vous êtes content du travail. La semaine dernière, je me suis acheté une nouvelle paire de lunettes et ce matin, je recevais ce mot dans ma boîte aux lettres:

La rue

Le 17 Avril 2011

Cette gigantesque installation de Banksy est l'une des pièces maîtresses d'Art In The Streets, la première rétrospective sur le Street Art inaugurée ce week-end au Museum Of Contemporary Art de Los Angeles (voir le lien du numéro spécial de JUXTAPOZ). Ceux qui se demandaient comment les curateurs allaient réussir à transmettre la fougue de l'urban guerilla entre les quatre murs d"un musée peuvent être rassurés car l'exposition est un équilibre parfait entre didactique culturelle et spectacle artistique. D'une richesse impressionante, Art In The Street couvre la génèse new-yorkaise du mouvement à la fin des années 60; l'émergence du graffiti cholo à Los Angeles; l'influence des contre-cultures adjacentes comme le skateboard ou le punk; la rentrée du mouvement dans les galleries d'art et la consécration populaire de l'affiche d'Obama 2008, Yes We Can, réalisée par Shepard Fairey aka Obey.

La liste des autres artistes justifie à elle toute seule un aller-retour à LA : Fab 5 Freddy, Keith Harring, Futura, Os Gemeos, Malcom Mc Laren, JR, Kenny Scharf, Kaws, Lee Quinones, Neck Face, Roa, Barry McGee, Swoon, Steve Powers, André, Phil Frost, Retna, Ed Templeton...Seule ombre au tableau, l'absence de Blek le rat.

En 1980, Debbie Harry, grande fan de Street Art, veut donner un coup de pouce à la carrière de Fab 5 Freddy et de Lee Quinones et les engage à venir bomber des graffitis dans la video de Rapture. Le jour du tournage, les deux zigues ramènent un de leurs copains qui est censé mixer près de Debbie mais ne s'avère pas très convaincant dans son rôle (voir 1'55"). C'est normal, quand il se sort les mains des poches, le jeune homme n'est pas DJ mais peintre. C'est Jean-Michel Basquiat.

httpv://www.youtube.com/watch?v=pHCdS7O248g

Le sparadrap de Metronomy

Le 14 Avril 2011

Généralement, les critiques de disques interminables m'ennuient avec leurs références et leurs analyses quasi scientifiques car au bout du compte, la musique est une expérience personnelle et il est difficile d'expliquer l'émotion avec de simples mots. Alors je ferai simple: le 3ème album de Metronomy, "The English Riviera", est ce que j'ai écouté de mieux pendant les 100 premiers jours de 2011. Il y a trois ans, je me rappelle avoir écouté compulsivement 'Night Out" et tel le sparadrap du Capitaine Haddock, ce disque m'a scotché et obsédé pendant plusieurs mois. Depuis lundi, voilà que ça me reprend avec le nouvel opus du génial Joseph Mount et sa bande. Je n'arrive pas à l'écouter moins de cinq fois par jour. Tonnerre de Brest, quelle merveille!

httpv://www.youtube.com/watch?v=sFrNsSnk8GM

httpv://www.youtube.com/watch?v=ntVV3dTo-qw

 

Little Man

Le 12 Avril 2011

L'une des plus belles chansons de Tom Waits pour Arsène qui passe son premier printemps sous la chaleur du soleil et de sa nouvelle famille.

[wpaudio url="http://www.sundaymemories.com/wp-content/uploads/2011/04/Tom-Waits_Orphans_-Brawlers-Bawlers-Bastards_11_Little-Man.mp3" text="Tom Waits - Little Man"]

Sure as fire will burn
There's one thing you will learn
Those things you have cherished
Are things that you have earned
Luck is when opportunity
Meets with preparation
And the same is true for every generation
Little man
As you climb upon my knee
The whole future lies in thee
Little man
Little man
Never hurry take it slow
Things worth while need time to grow
Little man
Don't look back
There are things that might distract
Move ahead towards your goal
And the answers will unfold
Little man
Love is always in the air
It is there for those who care
Little man

L'amour est enfant de bohème. Il n'a jamais jamais connu de loi.

Le 11 Avril 2011

Tous les dimanches, au marché aux puces près de chez moi il y a un type qui vend des photos récupérées dans des fonds de grenier. Le prix à l'unité varie entre 20 cents et un dollar et je n'ai jamais compris en fonction de quels critères il fixait la valeur des images (les six photos m'ont coûté 4$). Autour de son stand, il y a toujours un attroupement de gens qui, pendant un moment, s'immiscent dans la vie et les souvenirs d'inconnus. Devant ce florilège d'intimité anonyme, parfois amusant mais souvent mélancolique, on ne peut s'empêcher d'imaginer ce que sont devenus ces gens, leurs regards, leurs amours et leurs coiffures.